Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal du Cirefe : le blog
Journal du Cirefe : le blog
Publicité
Archives
Catégories
25 janvier 2012

Reportage sur un squat rennais

 

Les maisons sans famille et les familles
 sans maisons :  un foyer, peut importe où

Le prix d`une maison dans le marché privé atteint des chiffres incroyables.  Malgré les politiques d’aides au logement en France, chaque année la situation devient de plus en plus précaire. Avoir un coin à soi est plus difficile surtout pour les « Français de deuxième génération » et les immigrants qui arrivent en France pour chercher un peu de paix et un meilleur avenir pour leurs enfants. La spéculation immobilière ne fait pas de discrimination et les « bons Français » sont eux-mêmes touchés par les conséquences de ce  business immoral qui rapporte des millions à ceux qui l’ont mis en place.
Chaque année, il est aussi plus difficile d’obtenir un foyer. Le nombre de divorces et de familles cassées augmente chaque année. Des familles où les enfants sont des visiteurs chez leurs parent et ou les parents deviennent des étrangers.

Le Squat, une famille temporaire
Voir un squat, des immigrants illégaux, des SDF, des demandeurs d`asile, de jeunes punks au cœur de nos quartiers n`est pas quelque chose de très agréable et parfois un peu inquiétant. Mais avec un regard différent, avec un peu moins de préjugés, nous pourrions découvrir derrière la misère et les immondices, des personnes comme toutes les autres, qui sont nées dans un pays démocratique et stable ou tout simplement dans des familles aimantes qui leur ont transmis des valeurs et de l'amour. Des personnes qui sont capables de construire un foyer là où tout est détruit.  Des personnes capables de donner leur soutien, leur solidarité là où le temps a généré de l'oubli. Entre les ruines et les décombres, sont nées des familles un peu dysfonctionnelles, mais des familles malgré tout, avec des enfants un peu bizarres et de fidèles animaux de compagnie, des familles éphémères qui transmettent des leçons de vie, « peu importe où tu es, mais ce qui importe c'est avec qui tu es ». C'est le cas de la vieille brasserie Kronenbourg, un ensemble de bâtiments juste derrière la gare, qui a accueilli pendant très longtemps des vagabonds et des exclus entre les murs de ces quatre édifices, aujourd'hui en phase de restauration. De ces habitats temporaires, la seule trace qui reste est celle - à certains étages -  de l'art improvisé, absurde et des messages réfléchis et colorés à d'autres étages. Une autre trace de leur passage prolongé se matérialise dans les cendres et les trous laissés par les feux que ces occupants ont fait, afin de cuisiner ou de se réchauffer.

DSCF4638_1 DSCF5529_1 DSCF5565_1 DSCF5571_1 DSCF5599_1 DSCF5634_1

Aujourd'hui, ces bâtiments sont déserts, laissant place à la réalisation d'un nouveau projet de logements sociaux pour la ville de Rennes. Cet ensemble de logements sera en partie destiné à un usage social, il accueillera des familles en état de nécessité et fournira des services à tous. Il n'y aura plus de chauffage improvisé, ni d'humidité, ni de froid, ni de descentes de police au milieu de la nuit.
Mais, comme tout bâtiment au monde, ce nouvel ensemble ne formera qu'un édifice vide sans ses occupants, un ensemble concret de bois et d'artefacts. Il faut espérer que ces familles improvisées à partir de rien, qui occupaient et habitaient antérieurement cet espace, ont laissé cet esprit d'union, de solidarité, de chaleur et de respect et que chacun de ces nouveaux cubes de béton puisse se transformer en un véritable foyer, capable de vaincre la spéculation, qui ne laisse aucun héritage à ses enfants. Il faut espérer qu'avec la même énergie et la même créativité, ce nouvel ensemble de logements se remplissent de lieux d'expression, de couleurs, de messages qui marqueraient une rupture avec ces façades pâles issues de l'architecture uniforme.
Alors que certaines familles peuvent acheter deux à trois maisons, il y a des foyers qui sont détruits à cause de l'impossibilité de les entretenir. Jusqu'à quel point une famille peut-elle supporter la pression de la vie dans la ville, le déséquilibre social, la spéculation, le manque de solidarité et laisser se briser son foyer? De toute façon avoir deux maisons ne signifie pas avoir un foyer, mais qu'est ce qui est le plus important ? Assurer la possibilité d'avoir plusieurs maisons ou protéger les familles, la base de la société ?


Texte et  photos : Gustavo

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité